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L’utilité sociale, de quoi parle-t-on ?



« Regardez les gens courir affairés, dans les rues. Ils ne regardent ni à droite, ni à gauche, l'air préoccupé, Les yeux fixés à terre, comme des chiens. Ils foncent tout droit, mais toujours sans regarder devant eux, car ils font le trajet, connu à l'avance, machinalement. L'homme moderne, universel, c'est l'homme pressé, il n'a pas le temps, il est prisonnier de la nécessité, il ne comprend pas qu'une chose puisse ne pas être utile», nous lançait Eugène Ionesco dans ses Notes et contre notes. Voilà la dérive de l’utilité individualiste ! Pour lutter contre cet isolement humain et ses brutalités, l’utilité sociale s’affirme pour contribuer à la lutte contre les exclusions et les inégalités sanitaires, sociales, économiques et culturelles, contribuer à l’éducation à la citoyenneté, contribuer à la préservation et au développement du lien social. Oui, c’est cela l’utilité sociale : apporter sa part à quelque chose de commun. C’est concevoir la relation, les petits riens du quotidien comme l’essentiel de notre monde. C’est privilégier l’être à l’apparaître, c’est être là, à côté de l’autre, quand les imprévus de l’existence l'en éloignent. Ce n’est pas laisser croire que l’autre est essentiel. C’est, le considérer et lui témoigner. Quand le doute s’installe chez une personne, que sa dépendance commence à la définir, alors, seule l’utilité sociale peut lui offrir la reconnaissance, nécessaire à la dignité. En bref, l’utilité sociale ça ne s’approprie pas, ça se partage !

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